Pour être utile à nos lecteurs, voici quelques anciennes mesures usitées en Provence ou dans le midi de la France et variant quelquefois de valeur et de
destination selon le pays :Arpent. — L'arpent de Montpellier, vingt centiares
était contenu 25 fois dans la quarteirado, 100 dans la seisterado et 400 dans la
saumado.
Aune. — Correspond à la cano.
Barrau. — Ancienne mesure de capacité qui servait
à mesurer les liquides. Le Barrau se divisait en 20 ou 36 pots et équivalait, en
Provence à cinquante litres ; en
Languedoc à 60 et en Dauphiné à 43 ou 30.
Bouisseu. — Mesure de capacité usitée en Languedoc et en Gascogne équivalant à 3
litres 125, c'est à dire le 1/4 de la quarto et le 1/8 de l'eimino.
Boiselée de terre. — Ancienne mesure de superficie
(1 are 25) qui est la 64e partie de la saumado.
Cano. — Mesure de longueur usitée autrefois dans le
Midi ; elle se divisait en 8 pans et valait deux mètres. plus ou moins
selon les pays.
Cano carado, mesure de surface équivalent a quatre mètres carrés. La cano carado
se subdivisait en 64 pans.
Cargo. — La cargo ou charge de blé ou d'amandes valait en Provence trente-deux
décalitres ou environ ; la charge de vin valait un hectolitre ; la charge d
huile
24 décalitres ; la charge de bois 125 kilos et la charge de raisins à Aix valait
161 kilos. La charge de terre, mesure de superficie pour ensemencer une charge de
blé, contenait 1600 cannes carrés, c'est-à-dire 63 ares environ et se
divisait en 8 eimino. Aujourd'hui, la charge métrique de blé vaut à
Marseille 160 litres.
Carterée. — Mesure de superficie valant deux mille mètres carrés. L'are étant
100 mètres carrés, 20 ares valent une carterée. On
estime les demi guérets à 15 francs la carterée et les pleins guérets de 30 à 40
francs. Les guérets d'avril et mai doivent avoir 30 centimètres de profondeur. Les
guérets pour le jardinage, étant profonds et bien façonnés, peuvent s'évaluer
à 40 francs la carterée. La carterée en prairies produit environ 700 kilos à
chaque coupe. La carterée en blé produit environ deux charges de blé.
Cosso. — Couosso à Nice ; couasso dans le Var. Petite mesure pour les grains
et les surfaces ; c'est la vingtième ou douzième partie de l'eimino selon les
pays, et la cent soixantième partie de la cargo. En certaines localités,
c'est le quart de la panau ; à Villeneuve-lès-Avignon, c'est la huitième
partie de l'eiminado.
Coupado. — Mesure de superficie usitée dans le Tarn, seizième partie de la
seisteirado.
Coupo. — Mesure de capacité pour les liquides valant de 20 à 30 litres. Mesure
de grain équivalent au douzième ou au seizième du setier ; en Limousin,
douzième partie du boisseau ; en Gascogne, boisseau ; en Rouergue, quart de la
sétérée.
Des (vieux). — Borne limite d'un terrain, parce qu'on marquait les
limites
autrefois, comme on le fait encore aujourd'hui dans beaucoup d'endroits, avec
une croix de Saint André qui ressemble à un chiffre romain.
Destré. — Perche servant à arpenter. Mesure agraire usitée autrefois dans le
Midi ; le destré de Provence était la centième partie de l'eiminado et équivalait
à huit mètres carrés, plus ou moins selon le pays ; le destré d'Alais et de
Montpellier se subdivisait en dix pans et valait vingt centiares ; celui de
Béziers valait quinze centiares soixante-dix-neux milliaires ; en Languedoc, on
employait aussi le destré pour mesurer les bâtiments et, dans ce cas, c'était
une corde de 2 mètres 50 cent.
Eiminado. — Espace de terrain que l'on peut ensemencer avec une
eimino de blé ;
ancienne mesure agraire équivalent à huit ou dix ares selon le pays ;
l'eiminado
de Provence était la huitième partie de la saumado et contenait 100 destrés ou
200 cannes carrées ; l'eiminado du Dauphiné était la moitié de la seisteirado et
l'eiminado du Roussillon valait soixante ares.
Eimino. — L'eimino formait la moitié de seistier, le huitième de la
saumado ou
de la cargo et se divisait en 20 cossos, 8 monturen ou 8 poignadiero ou en 2
quarto.
Escandau. — Mesure usitée pour l'huile et les liquides en général, ainsi que
pour la chaux, c'est le quart de la miheirolo.
Journau. — Mesure de superficie qui vaut près de vingt ares en Provence ;
environ soixante ares à Aix ; vingt-neuf ares en Gascogne. Journau de vin, mesure de vigne, composée de 500 souches,
dans le Tarn.
Liéuro. — En Provence, Languedoc et Gascogne, la livre-poids se divisait
autrefois en 16 onces et 128 gros.
La livre d'Aix valait 379 gros 16 ; celle de Marseille,
388, 50 ; celle d'Arles 391,36 ; celle de Carpentras, 400 ; celle d'Avignon,
487,992 ; celle d'Alès, 415,89.
Miheirolo. — Mesure de capacité pour les liquides, en usage en Provence. Elle
contient 4 escandaus, ce qui
équivaut à soixante-six litres.
Monturen. — Mesure de capacité usitée à Nice : huitième partie de
l'eimino,
environ deux litres cinq décilitres.
Ounço. — Seizième partie de la livre en Provence ; elle se divisait en 8
ternaux.
Pan. — Longueur d'une main ouverte, mesure de 9 pouces usitée en Provence,
Languedoc et Gascogne. Le pan était la huitième partie de la cano et il se
divisait en
8 menuts. On l'emploie aujourd'hui pour le quart d'un mètre.
Panau. — Ancienne mesure usitée en Provence pour les grains équivalent au double
décalitre. La panau est la moitié du sestier et le dixième de la cargo. Elle se
subdivise en 4 civadiers ou 8 quartiers. C'est aussi une mesure agraire qui
comprend 10 poignardières ou 160 canes carrées et qui est la moitié de la
seisteirado ou la dixième partie de la cargo. A Aix, la cargo d'avoine est de 12
panaux et la cargo d'amandes, de 16.
Pot. — Mesure de vin qui contenait 2 pintes ou 4 feuillets à Aix. Le
pouet
équivaut au litre.
Pougnadiero. — Petite mesure de grains contenant environ trente-deux décilitres,
ainsi nommée parce qu'elle est munie d'une poignée qui sert à la manier d'un
seule main. C'est le quart de la quartiero, le cinquième de la panau, le
huitième de l'eimino et le vingt-quatrième du setier dauphinois.
Pougnerado. — Espace que l'on ensemence avec une pougnero ou
pougnadiero de
grains. Petite mesure agraire usitée en Dauphiné, sixième partie de la
quartelade, vingt-quatrième de la seisterado et équivalant à un are
quarante-deux centiares.
Quarteiro. — Petite mesure pour les grains dont 8 font la panau ou 6
doubles-décalitres. Le quarteiro de Béziers équivalait à 16 litres 40. Le
quartiero se divise en 4 pougandieros.
Quarto. — Mesure pour les grains et les amandes valant le quart du
sestier et la moitié de l'eimino, le quart du boisseau dans la
Drôme ; mesure
agraire équivalant au Languedoc à environ cinq ares ; en Rouergue a neuf ares.
Quartounado. — Terre que l'on ensemence avec un quartoun de blé. Mesure agraire,
quatrième partie de la seisteirado. En Limousin, le quart de la quarteirado est
de 2 boisseaux.
Quartoun. — Mesure de blé usitée en Gascogne. Mesure de deux litres à Béziers.
Le quartoun de Toulouse valait quatre setiers au XIVe siècle.
Ras.—Selier.—Mesure usitée pour les grains, amandes et noix. Elle se divise en
12 pougnadieros ou 2 panaux et vaut 2 double-décalitres. Un ras de civados, une
mesure d'avoine.
Saumado. — Mesure de capacité usitée en Provence et en Languedoc pour les
grains, châtaignes, glands ; elle équivaut à 2 hectolitres, plus ou moins selon
les pays, et se divise en quatre setiers ou huit eimino. En surface, elle
équivaut à 8 eiminado.
Seisterado, — Contenu d'un setier. Etendue de terrain que l'on peut ensemencer
avec un setier de blé. Mesure agraire équivalente à vingt ares, plus ou moins
selon les pays. La seisteirado de Nîmes se divisait en 100 destrés et celle de
Montpellier en 75. La seisterado du Dauphiné. contenait 900 toises carrées,
soit 34 ares environ ; la seisterado du Limousin 25 ares ; celle d'Albigeois
contenait 32 boisseaux ; celle de Béziers 16 ares ; celle de Rodez, 2
hectares 1/2.
Sestier. — Mesure de grains équivalente à 6 décalitres à Arles plus ou moins
selon le pays ; il vaut, en général, 2 eimino et devient le quart de la
cargo de
la saumado. Le sestier de Limoges contenait 50 litres et celui de Loriol 80
litres. Le muid de vin de Montpellier contenait 18 sestiers et le
sestier, 32
pots.
Ternau. — Huitième partie d'une once qui se divise en 3 deniers.