Elagage et restauration des arbres fruitiers.
On rencontre souvent dans les cultures des vieux arbres couverts d'un fouillis
inextricable de branches entrecroisées, mortes ou brisées, couvertes de mousse
et de parasites divers.
Le travail d'élagage et de restauration se pratique depuis le mois de novembre
jusqu'en mars. Il faut opérer avec des instruments très tranchants. Nous recommandons la petite scie à main, à lame mobile tournant sur son axe, qui exécute
rapidement un ouvrage très propre.
Lorsque la coupe n'est pas bien nette, il faut avoir soin de l'aplanir et de la
parer avec une bonne serpette. On se munira aussi d'un solide sécateur pour
l'amputation des petites branches et d'un racloir pour enlever la mousse. On commence d'abord par supprimer tout le bois mort, les branches gourmandes, à moins qu'on ne
puisse utiliser ces dernières
pour remplacer des branches malades ou trop contournées et noueuses. Ensuite on
enlève celles qui s'entrecroisent à l'intérieur, si, ce travail fait, l'arbre est
encore trop touffu, on coupe les branches les plus vieilles ou celles qui sont
trop courtes, jusqu'à- ce que l'intérieur de l'arbre soit dégagé et que l'air
et la lumière puissent y pénétrer facilement.
Il faut rechercher attentivement l'équilibre de l'arbre, c'est-à-dire répartir
aussi bien que possible les branches de tous côtés. Pour terminer l'élagage, on
taille encore les branches trop basses, de manière à ce qu'elles se présentent
toutes à la même hauteur du sol. Inutile d'ajouter qu'il faut profiter de
l'élagage pour nettoyer l'arbre de la mousse et des lambeaux d'écorce soulevés
qui sont des nids de vermine. Ne jamais négliger lorsqu'on coupe une branche
qu'il faut la raser, soit sur le tronc, soit sur une branche, en évitant
de laisser un moignon. Ces tailles au ras se recouvrent bien plus facilement. Il
est prudent aussi, afin d'éviter une déchirure, d'entailler la branche
au-dessous et vis-à-vis de la place qu'on a choisie pour la sectionner. Toutes
les amputations doivent être recouvertes avec le mastic à greffer.
II ne faut pas hésiter à restaurer un arbre lorsque le tronc est sain. On lui
fait subir d'abord un élagage complet; on coupe toutes les branches qui restent
à la moitié de leur longueur, mais toujours au ras de la petite branche ou
d'une brindille pour ne pas avoir de moignon; puis une fois que l'arbre a été
nettoyé on le badigeonne avec la bouillie au sulfate de fer.
Un arbre, restauré dans ces conditions, poussera vigoureusement et, après avoir
formé de bons bois donnera de beaux fruits.
Parfois le cultivateur ne tient pas à garder le fruit de l'arbre élagué ou
restauré. Dans ce cas il doit le greffer, soit à la greffe Bertemboise si les
branches ne sont pas trop grosses, soit à la greffe Dubreuil et, si les branches
se trouvaient encore trop fortes, on tronçonnerait l'arbre et l'on grefferait en
écusson, courant septembre, avant l'arrêt de la sève. Cette dernière greffe doit
se pratiquer au bas des jeunes pousses qui se sont produites pendant l'été. Quel
que soit le genre de greffe adopté, il faut toujours laisser quelques brindilles
le long des tronçons sur lesquels on pose les greffes, afin d'attirer la
sève au sommet du tronçon. Lorsque les greffes ont 40 cent. de long, on enlève
toutes les brindilles et bourgeons qui se sont développés.
Au printemps suivant, on taille les pousse des greffes à 30 centimètres pour
les faire ramifier et l'arbre est ensuite traité comme nous l'avons indiqué pour
la taille et l'entretien.